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LES MARCHES DU VIDE. UNE PREMIÈRE EXPÉRIMENTALE À OTTIGNIES !

Dernière mise à jour : 2 oct. 2023

Fin juin, une première marche du vide réunissait une vingtaine de personnes au centre d’Ottignies. Cette promenade guidée d’environ cinq kilomètres vise à sensibiliser divers publics à la question du droit au logement et, tout particulièrement, à la lutte contre l’inoccupation. La première marche abordait notamment l’action en cessation. Cet outil de lutte contre l’inoccupation dont des associations de droit au logement peuvent se saisir est consacré par le Code wallon de l’habitation durable. L’originalité du dispositif est de partir du local pour agir sur le régional.


La première édition, expérimentale, avait pour but de tester un modèle qui s’adaptera à divers publics et qui pourrait être dupliqué, localement, pour susciter un maillage régional comme base collective de mobilisation sur les moyen et long termes. Selon les personnes à mobiliser/sensibiliser (personnes sans-abri, responsables communaux, propriétaires, etc.), chaque marche abordera un aspect de la problématique en arborant une thématique spécifique adaptée au public visé et aux objectifs identifiés par les organisateurs. Ainsi, suivant un parcours choisi, une vingtaine de personnes partiront à la découverte d’un territoire avec un œil nouveau, attaché à percevoir l’environnement, qu’il soit urbain ou rural, par le prisme du droit au logement.


Aux manettes de cette première marche, Brice Droumart de Laïcité Brabant wallon et Vincent Wattiez du Réseau brabançon pour le droit au logement, pour l’animation, et Clara Adler d’Habitat et Participation asbl. Chaque halte est l’occasion d’informer sur les questions relatives au cadre légal, aux types d’habitats, aux divers enjeux ciblés (notamment l’identification), aux effets pervers des inoccupations sans raison légitime (chancre, sensation d’insécurité, pression sur la pénurie…), aux expériences vécues (de citoyen.nes ou d’administrations), aux occupations conventionnées ou non, mais aussi d’échanger avec les participant·es de manière critique, créative et argumentée autour des problématiques liées à l’inoccupation de logement.


Le parcours d’environ cinq kilomètres, guidé par un ou plusieurs animateurs et/ou experts, est tracé pour permettre la découverte des territoires, de leurs enjeux et des logements inoccupés. Aux manettes de cette première marche, Brice Droumart de Laïcité Brabant wallon et Vincent Wattiez du Réseau brabançon pour le droit au logement, pour l’animation, et Clara Adler d’Habitat et participation asbl, qui fournissait une information générale sur le droit du logement, sur les modalités et les aspects juridiques de l’action en cessation, sur l’identification des logements inoccupés ou encore sur la présomption d’inoccupation.


PARTIR DU LOCAL POUR AGIR SUR LE RÉGIONAL


L’objectif visé par les « Marches du Vide », à la fois politique et éthique, est de mettre en lumière certaines situations en rappelant que la propriété privée ne peut nuire au droit au logement par des phénomènes abusifs d’inoccupation. Il s’agit d’élaborer un débat et des solutions tenables pour la société dans sa globalité. Les « Marches du Vide » permettent la rencontre de personnes concernées par l’inoccupation à travers différents niveaux de rassemblement et de réseau, par bassin, par ville dans une Région. Chaque niveau devant être pensé pour renforcer l’autre, l’originalité du projet est de partir du local pour agir sur le régional. Il n’est toutefois pas question d’organiser la délation de propriétés repérées comme vides, bien sûr !


Les « Marches du Vide » permettent la rencontres de personnes concernées par l’inoccupation à travers différents niveaux de rassemblement et de réseau, par bassin, par ville dans une Région.


Comme le souligne Anne-Esther Henao, chargée de projet de la plateforme de coopération culturelle du Centre culturel du Brabant wallon, « la marche permet de mieux observer, de mieux réceptionner, de mieux écouter, de mieux échanger. L’esprit est souvent plus actif et la perception plus ouverte. Elle crée des façons d’être en contact avec l’environnement, à partir de ce qui est existant ». La première marche organisée fin juin empruntait voies urbaines et chemins bucoliques. Elle a permis de constater que de nombreux immeubles d’habitation sont inoccupés, même quand ils paraissent en bon état. Une végétation envahissante, mais aussi des toiles d’araignées plus discrètes, sont des signes que l’on ne repère pas nécessairement lorsqu’on circule en véhicule motorisé.


À terme, les concepteurs des « Marches du vide » fourniront aussi des dossiers pédagogiques adaptés aux différents types de démarches et d’intérêts publics. L’enjeu est que d’autres structures, d’éducation permanente ou non, s’approprient l’outil de sensibilisation et de mobilisation afin d’organiser de telles marches localement sur l’ensemble du territoire wallon, pour organiser la lutte contre l’inoccupation. Cet outil semble tout à fait pertinent pour informer et toucher tous les étages de la société civile.


- Caroline Dunski


Le dispositif est une maille mise en place par certains membres du RDBL (Centre culturel du Brabant wallon, Habitat et Participation asbl, Laïcité BW et du Rassemblement wallon pour le droit à l’habitat (Rapel, DAL Tournai, Solidarités Nouvelles…). Son maillage doit partir du local pour agir au niveau régional.

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